Je continue ma quête et mes expérimentations.
Depuis que j’ai commencé à écrire, j’ai :
participé à des Meet Up
rejoint des forums, groupes Facebook et Discords
rejoint un club de lecture
rejoint l’équipe de campagne d’une candidate fédérale dans mon quartier
(Je vous reparlerai des deux derniers points bientôt, promis!)
ET, j’ai désormais participé à une soirée pyjama entre inconnues.
(On peut pas dire que je fais pas d’efforts.)
Retrouver l’ambiance de nos soirées entre filles
Je suis tombée sur un post sur Threads (le Twitter du groupe Meta), complètement par hasard.

“LA SOIRÉE ENTRE FILLES EST DANS 3 JOURS, et il reste encore quelques places! Rappelez-vous le bon vieux temps où nous pouvions simplement être entre filles. Pas besoin d'impressionner ou de réseauter. Juste de la connexion et du fun. C'est le but de cet événement. Rencontrer d'autres femmes de Montréal, créer des liens et s'amuser (en grignotant bien sûr). Cet événement est sans téléphone et sans alcool. Sans pression. Et juste un putain de bon moment à l'ancienne. C'est 40 $ et ça a lieu le 3 avril de 19 h à 21 h 30.”
Michelle est coach de vie/coach professionnelle. Michelle en a marre d’aller à des évènements de réseautage pour rencontrer du monde.
Donc, Michelle a décidé de lancer des soirées pyjama, pour créer de véritables moments de communauté, pendant lesquels on a rien à gagner, à part un moment fun avec des filles, comme quand on était jeunes.
Je me suis dit que c’était à essayer.
Je me retrouve donc un jeudi soir à 19h, dans un grand loft près du marché Atwater. Une personne surexcitée me reçoit dans le couloir et me dit qu’elle est vraiment super contente que je sois là. (C’est Michelle.)
Je rentre, un peu stressée, ne sachant pas dans quoi je me suis embarquée.
L’intérieur est hyper esthétique. Pensez gros canapé design, murs blancs et vraiment pas assez de meubles pour pouvoir vivre là confortablement.
Quelques filles sont déjà là, elles me demandent si je prends aussi des cours de Cycling?
“Des cours de quoi?
- de cycling, enfin de spinning.
- ah, le truc où on pédale sur place dans le noir en se faisant crier dessus? Non, pas trop mon truc, pourquoi?
- parce qu’on prend toutes des cours avec Michelle, dans le même club! :)”
AH.
Donc, Michelle n’est pas seulement coach, mais elle donne aussi des cours de cycling/spinning/torture sur roues dans un club, et toutes les personnes présentes prennent ses cours… et se connaissent, donc.
C’est un peu la douche froide. Me rendre compte qu’elles se connaissent déjà, ça me laisse penser que je ne vais pas réussir à m’intégrer au groupe.
Grosse angoisse qui monte.
Au final, quelques autres filles sont arrivées, dont plusieurs qui ne faisaient pas de spinning non plus (ouf!!!)
La solitude fait partie de nos vies
Une fois le groupe au complet, Michelle nous demande de nous installer au salon pour lancer un premier cercle de discussion.
Après son discours d’introduction, dans lequel elle explique son parcours personnel dans des évènements nuls, censés être faits pour créer des espaces communautaires sécuritaires et fun pour tou.te.s, elle revient sur la raison derrière ses évènements, avant de nous demander de nous présenter, une par une, et d’expliquer la raison de notre présence.
C’est là que j’ai vraiment commencé à connecter avec les autres filles.
De “je suis venue aux deux premières soirées et c’était vraiment le fun”, à “je viens d’arriver en ville et je ne connais personne”, je me suis surtout reconnue, sans grande surprise, dans les “je me sens seule et je cherche à rencontrer du monde.”
Toutes les femmes présentes étaient d’accord pour dire que, se faire des ami.e.s, c’est difficile, et que la solitude fait partie de leur vie.
Et rien que de pouvoir le dire, à des inconnues en plus de ça, et se rendre compte que nous ne sommes pas seules à le vivre, c’était… libérateur?
Activités de groupe et craft
Les présentations faites, il était temps de passer aux activités de groupe, pensées pour briser la glace.
L’idée : trouver quelqu’un dans la pièce à qui poser une question et essayer de trouver une “humanité commune” (des points communs quoi.) Après quelques minutes, hop, on se re-promène et on répète l’exercice avec une nouvelle interlocutrice.
MAIS, super important, il était interdit de parler de son travail ou de son physique (pour éviter les boucles sans fin de compliments type “j’adore tes cheveux! Et moi j’adore tes yeux! Et toi t’es trop stylée! Et moi j’adore ton tshirt!” qui peuvent vite perdre de leur sens ou de leur sincérité.
C’était sûrement le moment le plus inconfortable pour le groupe. Devoir discuter avec des inconnues comme ça, c’était pas forcément évident.
Après ça, Michelle nous a donné carte blanche.
Un atelier de création de photophores était proposé sur une table, des collations dans un autre coin de la pièce. À nous de choisir et de nous occuper.
J’ai choisi l’atelier manuel, moi qui adore les petits projets artistiques dans le genre.
Surtout, être à côté d’autres personnes qui font la même activité que nous, facilite vraiment la conversation.
Un blanc? Pas grave, je suis focus sur mon oeuvre d’art.
Je discute des dernières séries télé à voir absolument? Je pose mon pinceau et je discute vraiment avec mes interlocutrices.
C’est comme ça que j’ai fini, assise sur un coussin, par terre, entourée de 4 autres personnes, à discuter de nos peurs, de nos objectifs pour les mois à venir, de nos rêves.
Des conversations hyper profondes qu’on a rarement l’occasion de lancer avec des personnes qu’on ne connaissait pas il y a une heure.
Je me suis sentie entourée et écoutée, par des personnes qui avaient la même envie que moi : se faire des ami.e.s.
Résultat des courses
Est-ce que cette soirée valait 40$? Je ne sais pas.
Est-ce que je serais prête à repayer cette somme pour retrouver cet environnement de confiance et de partage? Peut-être?
Michelle a, sans équivoque, trouvé une belle formule pour ses soirées.
Les cercles de discussion et les activités “obligatoires” étaient peut-être un peu trop intenses, mais nous lancer sans présentation dans ce grand loft en nous laissant nous débrouiller toutes seules n’aurait pas été une solution non plus.
La question qui me reste en tête est : ces soirées sont-elles faites pour faciliter la création d’amitiés? Ou sont-elles des sortes de groupes de soutien payants, pendant lesquels on peut s’ouvrir et se sentir écouté.e, sans forcément repartir avec de nouveaux contacts?
Bonus : mon super photophore.

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