Le militantisme comme lieu de rencontre

Chemins Solitaires a eu un an le 24 avril dernier!

Merci à toutes les personnes qui ont pu lire mes textes jusqu’à présent! Ça me touche tellement de continuer de recevoir vos retours et d’entendre certains de mes proches me dire “je rate pas un seul de tes textes!” 🥹

Le Canada vient d’élire son nouveau Premier ministre (un banquier libéral, de droite donc.)

Ici, c’est un peu différent qu’en France, où j’ai vécu jusqu’à mes 22 ans.

On vote pour les député.e.s de nos circonscriptions, oui, mais c’est le ou la chef.fe de parti ayant remporté le plus de sièges à l’Assemblée (ou Chambre des Communes) qui devient chef.fe du gouvernement.

Donc, on vote à la fois pour son/sa député.e, mais aussi, en quelque sorte, pour le/la Premier.e ministre.

Bref, tout ça pour dire que c’était une élection très particulière, teintée par le retour de Donald Trump et la peur de donner le pouvoir aux Conservateur.rice.s, donnés favoris depuis plusieurs mois (pensez parti Républicain américain).

Et moi, dans tout ça, je me suis engagée auprès de la candidate du Nouveau Parti Démocratique (NPD) de mon quartier.

(Le NPD c’est un peu l’équivalent du PS en France, c’est assez mou comme gauche, mais on a pas beaucoup mieux ici. Et spoiler, le parti s’est fait défoncer, au point où son chef, Jagmeet Singh, a démissionné après l’annonce des résultats. Ambiance.)

Avocate, syndicaliste, féministe, punk, Julie, la candidate, avait tout pour me plaire. Et avec un CV pareil, elle a attiré d’autres personnes qui lui ressemblaient dans son cercle restreint de campagne.

Parce qu’au fond, c’est ça l’idée de la politique : voter pour les idées qui correspondent le plus à nos valeurs, pas vrai?

Donc, ça semble assez logique que, faire du bénévolat pour un parti de gauche, ça veut dire travailler… avec des personnes de gauche.

(Vous y avez pas pensé à celle-là, hein? #GrosCerveau)

Et c’est, spoiler numéro 2, exactement ce qu’il s’est passé.

J’ai rencontré tellement de personnes engagées, avec des idées similaires aux miennes, qui étaient inclusif.ve.s dans leur façon de parler ou de penser, qui avaient la même rage au ventre et qui voulaient se battre contre l’extrême droite.

Et forcément, c’était très simple de discuter et de se rapprocher, en très peu de temps.

J’ai eu l’impression de créer des liens beaucoup plus profonds avec certains membres de l’équipe en seulement cinq semaines de bénévolat qu’avec d’autres personnes en plusieurs années.

Au-delà de ça, ça m’a rappelé à quel point du monde était encore prêt à s’engager pour défendre des idées d’inclusion et d’entraide, et rien que ce sentiment de communauté m’a fait un bien fou.

Les élections sont derrière nous, la campagne aussi, toute l’équipe a repris sa vie d’avant.

Vais-je garder contact avec les personnes que j’ai rencontrées?

Plusieurs d’entre elles m’ont fait promettre qu’on ne perdrait pas contact, à coups d’échange de pseudos Instagram.

Mais seul le temps nous le dira réellement.

Nous avions l’occasion de nous voir grâce à nos nombreuses réunions, nos poses de pancartes dans le quartier, nos sorties en porte-à-porte et nos soirées à faire de l’entrée de données jusqu’à 22h-23h-minuit.

Maintenant que le quotidien s’est réinstallé, à nous de faire de la place pour ces nouvelles relations.

On manque tou.te.s de temps, tout le temps.

Et pourtant, nous seul.e.s pouvons réussir à caser plus de sorties sociales, à contacter des ami.e.s qu’on a pas vu.e.s depuis un bail, à reprogrammer ce dîner qui n’a jamais eu lieu avec des ancien.ne.s collègues.

Le temps, je pense qu’il peut se trouver. Surtout quand la motivation est là.

Donc, note à moi-même : trouve le temps de les revoir. Je sais que tu en meures d’envie.

Et note pour vous : engagez-vous! Militez, donnez de votre temps (encore lui). C’est tellement bénéfique pour nos communautés, mais vous serez entouré.e.s par des personnes qui pensent comme vous!

Merci d’avoir lu jusqu’ici! Vous connaissez quelqu’un qui pourrait aimer ces textes? N’hésitez pas à les partager autour de vous!